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Association pour les droits des non-fumeurs - Médecins pour un Canada sans fumée

COMMUNIQUÉ

Le 31 mars 2004

Les cigarettes à inflammabilité réduite
obligatoires d'ici la fin de l'année

Ottawa - L'Association pour les droits des non-fumeurs et les Médecins pour un Canada sans fumée félicitent le Parlement d'avoir adopté hier soir une loi qui réduira le nombre d'incendies causés par la cigarette au Canada. Le projet de loi C-260, la Loi modifiant la Loi sur les produits dangereux (cigarettes à inflammabilité réduite) obligera tous les fabricants de tabac à vendre des cigarettes moins incendiaires d'ici la fin de l'année.

Les organismes de santé font l'éloge du député de Scarborough Est, John McKay, qui a déposé cet important projet de loi sur la santé publique en 2000 et qui a lutté en faveur de son adoption pendant près de quatre ans. Ils félicitent également le Sénateur Yves Morin, qui a parrainé le projet de loi au Sénat. Il a réussi tout un exploit en faisant adopter ce projet de loi avant le déclenchement des élections. « Ces deux parlementaires, qui ont défendu avec coeur les intérêts de la santé publique, méritent les remerciements les plus sincères de nous tous, » a dit François Damphousse, Directeur du bureau québécois de l’Association pour les droits des non-fumeurs.

 « Les incendies causés par la cigarette constituent une menace importante pour la santé publique », affirme la directrice des Médecins pour un Canada sans fumée, Cynthia Callard. Au Canada, les cigarettes causent la plupart des décès dus aux incendies. Selon les données de l'Association canadienne des chefs de pompiers, 356 personnes ont péri et 1615 autres ont été blessées au cours de tels incendies de 1995 à 1999 (les plus récentes années pour lesquelles des chiffres sont disponibles). Ces incendies ont également entraîné des pertes de 200 millions de dollars en dommages immobiliers.

 « Pendant des années, l'industrie du tabac a tenté de blâmer ses clients pour ces incendies, sans jeter un regard sur sa propre responsabilité pour fabriquer un produit plus sécuritaire », signale Doug Lennox, un avocat de Toronto. « Les incendies causés par la cigarette tuent autant les fumeurs que les non-fumeurs, incluant des enfants, des personnes âgées, des pompiers ou toute autre personne qui a le malheur de se retrouver pris au piège devant la progression d'un tel brasier. Même si des mesures ont été implantées par le passé pour prévenir de telles tragédies (comme des campagnes d'éducation publique et la production de matériaux résistant au feu), on ne s'était pas encore penché sur la source même du problème -- la cigarette. Le projet de loi C-260 va changer tout cela. »

 « Au Canada, c'est la première fois qu'une norme s'appliquera à la fabrication des cigarettes. Mais l'état de New York, lui, a déjà son règlement en faveur des cigarettes à inflammabilité réduite », ajoute François Damphousse. « Après un sinistre où trois pompiers ont perdu la vie à Brooklyn, l'état de New York a établi un précédent en adoptant une loi de ce genre en 2000. D'après les règlements qui ont récemment été annoncés, toutes les cigarettes vendues dans l'état devront se conformer à la norme d'inflammabilité réduite à partir du 30 juin 2004. »

 « Cette norme n'élimine pas complètement les risques d'incendie liés à la cigarette, mais ceux-ci décroîtront considérablement », explique Neil Collishaw, directeur de la recherche des Médecins pour un Canada sans fumée. « Santé Canada, qui compte recourir à la même norme et au même protocole de test que l'état de New York, a testé 50 marques de cigarettes vendues sur le marché canadien. À l'exception des More Menthol, aucune de ces marques n'a passé l'épreuve (les cigarettes More étant plus minces, elles ne génèrent pas autant de chaleur). La principale raison est que les cigarettes sont conçues pour se consumer même quand l'usager n'est pas activement en train de les fumer. Tous les fabricants canadiens devront donc modifier leurs produits pour respecter la norme. »

 « L'industrie canadienne du tabac s'est opposée à cette initiative », commente François Damphousse. « Elle affirme que les cigarettes à inflammabilité réduite pourraient être plus toxiques pour les fumeurs. Elle prétend aussi que les fumeurs trouvent ces cigarettes moins acceptables. Pourtant, les propres recherches confidentielles de l'industrie prouvent le contraire. Ces cigarettes ne sont pas plus toxiques et les fumeurs les trouvent tout aussi acceptables que les cigarettes régulières. »

 Afin de protéger le public, la Loi sur les produits dangereux et la Loi sur les aliments et drogues font respecter des normes de fabrication pour de nombreux produits de consommation. Pourquoi les cigarettes ne figureraient-elles pas sur la liste, surtout quand on dispose de la technologie pour les rendre moins susceptibles de causer des incendies ? Cette technologie est bien connue depuis les années 80. Hélas, l'inaction du gouvernement a depuis ce temps laissé périr de nombreuses victimes innocentes dans des incendies dus à la cigarette. Plus d'une décennie s'est écoulée avant que quelqu'un fasse suffisamment preuve d'initiative pour éviter ces tragédies. Les Canadiens peuvent maintenant être fiers de M. John McKay, Dr Yves Morin et du parlement canadien pour leurs contributions importantes à la santé publique.

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Pour plus de renseignements :

 

Cynthia Callard, Directrice
Médecins pour un Canada sans fumée
(613) 233-4878, cellulaire : (613) 850-5594

Douglas Lennox
Klein Lyons, Avocats
(416) 506-1944

François Damphousse
Directeur, bureau du Québec
Association pour les droits des non-fumeurs
(514) 843-3250, cellulaire : (514) 237-7626

 Neil Collishaw, Directeur de recherches
Médecins pour un Canada sans fumée
(613) 233-4878, cellulaire : (613) 297-3590